30 septembre 2017

Aréna 13 par Joseph Delaney

Auteur: Joseph Delaney
Éditeur: Bayard
Collection: ---
Pages: 379
Parution: 5 novembre 2015


Quatrième de couverture: 

Les temps sont funestes pour l'humanité, qui a presque disparue de la Terre, vaincue par des machines douées de conscience. Les derniers humains vivent confinés dans le pays de Midgard, entouré par une infranchissable barrière de brouillard. 

Au-delà, personne ne sait précisément ce qu'est devenu le monde. Dans les arènes de Gindeen, la seule ville du pays, des combats se succèdent toute la journée. Dans l'Arène 13, on mise sur celui qui, le premier, fera couler le sang, on parie sur celui qui trouvera la mort... 

Un jour, un jeune garçon, Leif, arrive à Gindeen... Il a l'ambition de devenir le meilleur combattant de l'Arène 13, et de défier Hob, l'infâme créature qui terrorise les habitants et vole leurs âmes. Il veut prendre sa revanche sur le monstre qui a détruit sa famille, dût-il y laisser la vie. 

Mon avis: 

J'ai découvert ce roman parce que je connaissais déjà l'auteur, qui a écrit la série L'épouventeur, et que j'appréciais particulièrement sa plume et ses idées originales. Encore une fois, l'auteur a su m'impressionner avec ses écarts des sentiers battus, dans un univers futuriste de science-fiction qui mélange programmation informatique et gladiateur.

Dans cet univers, l'Arène 13 est le site d'affrontements entre combattants, un peu dans le style des gladiateurs d'autrefois. Le principe des combats est toutefois un peu différent. En effet, au lieu de combattre à un contre un, les adversaires emploient des lacres, des sortes de créatures humanoïdes créées par l'homme qui obéissent aux commandes des combattants. Un adversaire sera équipé d'un tri-glad, un ensemble de 3 lacres (position Mag), alors que l'autre sera en position Min et ne pourra se défendre que d'un seul lacre. Les combats sont toujours ainsi : Un Min contre un Mag. Pour remporter la victoire en saison normale, il faut soit 1) que tous les lacres de l'adversaire soit désactivé ou 2) que l'adversaire saigne.

Je m'en tiendrai là pour l'explication des combats, considérant que cela est assez complexe à expliquer en très peu de lignes et que cela n'est aucunement pertinent pour la présente chronique. Notez toutefois que les lacres sont programmés intégralement par les combattants eux-mêmes, ou par leurs maîtres, pour réussir à coordonner leurs mouvements en une symbiose parfaite.

D'abord et avant tout, j'ai été très contente de retrouver la plume de l'auteur telle que je la connaissais dans L'épouvanteur. Il est très rare d'avoir la chance de lire un très bon roman avec un narrateur "je", mais Joseph Delaney a un véritable talent pour ce genre de narration. J'apprécie cette forme pour raconter une histoire puisque nous sommes en mesure de réellement accompagner le personnage principal et de se mettre à sa place, en n'ayant pas plus d'informations que lui sur le monde et les autres personnages. Je conviens que cela ne fonctionne pas avec tous les types d'histoire (Le trône de fer, bonne chance !), mais c'est tout de même un élément pour lequel j'ai un faible.

À mon humble avis, l'univers tend vers la même direction que celui de L'épouvanteur, dans le sens où la noirceur et la cruauté sont au rendez-vous, sans jamais que cela ne soit gratuit. L'auteur a aussi un certain talent pour créer une atmosphère extrêmement lourde qui habite le lecteur tout au long de l'histoire. Cela était un petit peu moins présent dans ce roman-ci que dans la série L'épouvanteur, mais je sentais tout de même, à plusieurs moments, l'oppression et la peur de l'univers en lui-même m'habiter. J'ai rarement eu l'occasion de me sentir comme ça lors de mes lectures ! Couplé à une intrigue qui nous tient en haleine du début à la fin, il ne m'en fallait pas plus pour passer un moment agréable !

Les personnages qui sont mis en place ici sont aussi très intéressants. D'abord, le personnage principal et narrateur est Leif, un jeune garçon (je ne pourrais plus vous dire l'âge par contre) qui, au début du roman, gagne un ticket pour rejoindre l'écurie d'un grand maître "gladiateur" en ville. Il s'agit de sa porte de sortie lui qui, depuis la mort de ses parents, trimait dur pour réussir à survivre. C'est donc ainsi que commence l'apprentissage de Leif auprès de son maître Tyron, et de d'autres nouveaux élèves qui commencent leur formation en même temps que lui. Il s'agit d'un personnage très fort de caractère, qui a un sens aigu de la justice. Il a une soif d'apprendre intarissable et, contrairement à ce que l'on pourrait croire au vu de ses origines, est très humble. Un autre personnage que j'ai beaucoup apprécié dans ce roman est Tyron lui-même, le maître de Leif. Il est caractéristique des maîtres que créent Joseph Delaney. En effet, il m'a beaucoup fait penser à Gregory dans L'épouvanteur, avec son caractère un peu bourru et surprotecteur à la fois. Je m'y suis attaché très rapidement.

Le seul point négatif que je pourrais relever est la légère romance qui se met en place dans le roman. Elle est, à mon avis, superflue, et j'espère qu'elle ne prendra pas trop de place dans les prochains tomes de la série.

Malgré tous les points positifs que je viens de nommer, je ne suis tout de même pas en mesure d'attribuer un coup de coeur à ce roman. Il manquait quelque chose pour obtenir le petit "wow", et je ne sais pas ce que c'est, mais je sais qu'il n'est pas là. Tout de même, c'est passé à un cheveu près !

Je vous invite donc à découvrir cette nouvelle série de Joseph Delaney, si ce n'est pas déjà fait. La programmation peut sembler quelque peu ardu par moment, de même que l'univers, mais lorsque tout sera mis en place dans votre tête, vous ne pourrez qu'encore plus apprécier la profondeur de l'histoire et de l'univers élaboré par l'auteur.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire